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Ce n’est pas juste un mythe, les chiens adorent courser les cyclistes.
Une passion qui ne connait aucunes limites !
Je crois que dans tous les pays d’Amérique Latine où nous avons roulé, nous nous sommes fait courir après par des chiens, plus ou moins flippants…
Dans les campagnes et les banlieues beaucoup de gens ne jugent pas judicieux de fermer leur portail, quand il y en a un, ou d’attacher leurs chiens de garde la journée.
C’est un risque réel pour les cyclo voyageurs.
A mon avis bien plus important que l’insécurité par exemple.
Pas seulement un risque de morsure, mais aussi un risque de chute ou d’accident.
Combien de fois, sur une route un peu passante, un chien déboule de nulle part et te fait faire un écart.
C’est un gros danger si arrive derrière toi un camion ou une voiture à vive allure.
Le vaccin contre la rage
Avant de partir nous avons fait une virée au centre de vaccination.
Pour moi c’était à Lyon et pour Irina c’était à Posadas en Argentine.
Le sujet du vaccin contre la rage émerge forcément en discutant de notre mode de voyage et de l’exposition aux chiens, parfois dans des zones reculées.
C’est un vaccin qui n’est pas donné, qui se fait en 3 injections espacées sur quasi 1 mois, il mérite donc un peu de réflexion et il faut bien l’anticiper avant votre départ si vous souhaitez le faire.
De plus il n’offre pas une protection totale contre la maladie.
Il permet de ralentir l’infection en cas de morsure afin d’aller faire une autre injection d’urgence.
Ce bonus de temps dans certaines régions reculées ou peu fournies en services de soin peut néanmoins changer la donne et c’est surtout pour cela que ce vaccin est conseillé aux voyageurs à vélo.
« Better safe than sorry » comme dit ma grande sœur.
Au centre de vaccination de Posadas en Argentine, le vaccin contre la rage n’a pas été recommandé à Irina par le médecin malgré nos questions et l’avis du centre de Lyon.
Deux sons de cloches différents entre la France et l’Argentine. Est ce que cela dépend d’un approvisionnement en vaccins inégal ? Ou est ce réellement une dépense superflue ?
Voila ce que nous avons retenu de nos consultations.
Evidemment je vous conseille de prendre un rendez-vous dans un centre de vaccination pour faire un point complet avec un professionnel de santé qui saura vous conseiller.
Il y a aussi bien d’autres maladies qui peuvent mériter une vaccination.
Pendant le voyage j’ai été mordu une fois en Martinique, où la rage ne sévit pas et je n’étais même pas sur mon vélo.
Quel comportement adopter devant un chien menaçant ? (ou plusieurs, plus on est de fous plus on rit !)
Vaste débat !
Déjà rester le plus zen possible, car très peu de chiens attaquent vraiment jusqu’à la morsure.
La fuite
Je crois que c’est rarement la bonne option, à moins d’être dans une grande descente ou de se piquer à l’EPO, vous avez de grandes chances de vous faire rattraper par le chien.
Des fois quand même, c’est un peu jouissif, vous êtes lancés dans une descente, le chien donne tout ce qu’il a mais s’essouffle vite derrière vous. Ouf !
Mais quand c’est plat, ou pire quand vous êtes dans un col colombien ?
Que pasa ?
Descendre de son vélo
C’est peut-être contre intuitif mais si le chien est un minimum gros et hargneux, qu’il arrive sur vos mollets ou que vous avez simplement plutôt peur des chiens, je crois que c’est la meilleure chose à faire.
Les deux pieds sur le sol vous êtes bien plus maître de la situation et bien plus en équilibre que sur votre vélo.
Souvent cela suffit, vous passez magiquement dans la tête du chien de « cycliste », cet animal bizarre et excitant qui mouline des jambes, à « humain à pied ».
Cela calme en général le chien, en plus le vélo forme une barrière entre vous et lui et vous pouvez marcher pour vous éloigner en prenant soin de ne pas le laisser passer dans votre dos, vu que c’est souvent ce que cherchent à faire les chiens qui vous en veulent.
Une fois que vous êtes à distance, le chien se lasse d’aboyer et retourne à son territoire.
Faire le mâle / la femelle Alpha
Alors ça c’est la méthode de Franck, notre compagnon de route Colombien avec qui nous avons roulé tout le long de la cote équatorienne.
Sa technique ? Bomber le torse et pousser de grands cris contre le chien pour lui montrer qui est le patron ici !
De manière assez marrante, ça fonctionnait en général.
Moi je pense que si le chien est vraiment décidé, ça peut aussi l’exciter et l’énerver encore plus.
Et j’ajouterai qu’une nuit, Franck s’est fait manger un bout de sa tente par des chiens sur la plage, coïncidence ? Je ne pense pas !
Avoir des pierres avec soi
Je l’ai fait à de très très rares occasions en Colombie, dans les montagnes d’Antioquia notamment, où je crois que j’ai croisé les chiens les plus tenaces, qui parfois sprintaient sur 100 mètres de l’autre bout d’un champ, passaient sous la clôture et me coursaient sur la route sans l’intention de me lâcher.
Ce n’est pas de gaieté de cœur mais si le chien menace réellement de mordre, recevoir une pierre ça va l’éloigner.
Comme au dessus, je crois que c’est a double tranchant, il ne faut pas se louper car ça peut encore plus l’énerver.
La bonne astuce, le coup de flotte dans la truffe
J’ai commencé à tester cela assez rapidement en Colombie.
Le bidon est toujours à portée de main sur le vélo, lever le bras bien haut peut déjà faire hésiter le chien dans son attaque et lui envoyer de l’eau sur la tête va le surprendre et le couper dans son élan.
Ça vous laisse le temps de tracer votre chemin, ou si vous êtes descendu du vélo de vous éloigner simplement.
Très efficace la plupart du temps
Demandez son passeport
Autre chose étrange, et ça je ne sais pas trop comment l’expliquer : les chiens se comportent différemment selon les pays.
En Colombie, j’ai trouvé qu’ils te coursent très facilement sur la route.
En Equateur, un peu comme en Colombie mais moins de chiens tenaces.
Au Pérou et en Bolivie, les chiens démarraient au quart de tour mais s’arrêtaient quasi systématiquement dans leur course au bord de la route ou du terrain de leurs propriétaires. Pratique !
Chiens de rue
Il y a énormément de chiens de rue en Amérique Latine, nous en avons croisé dans quasi toutes les régions que nous avons traversées !
Contrairement aux chiens qui ont des maîtres, ils sont presque tout le temps zens et vaquent à leur occupation de retourner les poubelles et jouer entre eux. Bref, on les aime !
Chiens écrasés
C’est au Pérou surtout, et un peu Bolivie que le phénomène était le plus choquant.
Comme il y a beaucoup de chien errants, et que beaucoup de conducteurs roulent dangereusement.
Il y a un nombre impressionnant de chiens écrasés sur le bord de la route, et beaucoup d’autres animaux sauvages aussi d’ailleurs.
Et ils ne sont pas ramassés ou enterrés.
C’est très triste à voir et c’est réellement à se demander si certains chauffards ne le font pas exprès, vu la quantité de cadavres que nous avons croisés.
Chiens amis
Ne parler que des chiens méchants et des chiens morts, ce serait oublier la moitié du tableau !
Quelque chose qui me fascinera toujours, c’est le moment où un chien comprend que nous sommes les bienvenus pour ses maîtres, instantanément il vient à notre rencontre, curieux et va même jusqu’à nous protéger.
La chienne la plus chanceuse que nous avons rencontrée, c’est celle d’Ezequiel, un baroudeur argentin rencontré sur une plage d’Equateur, il est parti voyager avec elle en auto-stop. Un beau jour au Pérou il s’est dit, tiens je testerais bien le vélo. Il s’est trouvé un vélo … et une remorque pour elle et depuis ils roulent tous les deux.