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« Méfiez vous des Vénézuéliens ! »
La phrase arrive sans trop prévenir.
La personne qui la prononce a souvent drôlement envie d’en parler car ce n’est jamais nous qui amorçons une conversation sur ce sujet.
Je me dis que ça doit même partir d’un bon sentiment, pour nous donner un bon conseil.
Cette phrase, nous l’avons retrouvé dans la bouche de jeunes et de vieux, de femmes et d’hommes.
Un peu partout sur notre chemin.
Une jeune homme à Carthagène en Colombie.
4 femmes souriantes qui discutent dans une épicerie à Tulcan dans le nord de l’Equateur.
Les gérants d’une auberge à Lambayeque au Pérou.
2 papy, assis devant une boutique dans un petit village des Andes discutent gaiement, je passe et ils m’interpellent :
« ¿Usted es de Venezuela? » (Est-ce-que tu es Vénézuélien?)
Je suis un peu étonné, c’est la première fois que l’on me pose cette question, il faut reconnaître qu’ici tout le monde a un type andin, très loin des métissages afros, natifs et européens de la côte caraïbe.
« Ah no, un poco más lejos, soy de Francia. » (Ah non, un peu plus loin, je suis de France.)
« ¡Qué bueno, pensaba que era Venezolano, porque eres largo! » (Ahhh tant mieux, je pensais que tu étais Vénézuélien, comme tu es grand !)
Selon les personnes nous avons le droit à plus ou moins de détails :
« Vous savez qu’ils agressent et qu’ils volent ici ? »
« ¡Ay qué triste! Vous avez eu des ennuis ? »
« Moi ? Non, dieu merci ! Mais ils ont montré à la télé qu’ils ont même volé et assassiné des braves gens qui leur avaient ouvert la porte, vous vous rendez compte ?! »
A ce moment là, Irina est déjà en train de bouillonner, ça va péter.
Mais après tout, nous n’avons pas lancé le sujet, si la personne veut vraiment en parler, alors parlons en !
Que dire ?
Ce que nous avons répété à chaque fois, quand nous en avions l’énergie, avec quand même cette petite sensation de pisser dans un violon.
« Ah c’est bizarre… nous avons rencontrés beaucoup de Vénézuéliens sur la route et ils ont toujours été buena onda (sympas) avec nous … »
Et cela c’est vrai, il y a énormément de Vénézuéliens jetés sur les routes d’Amérique Latine, des millions de personnes.
Pourquoi sont ils là aujourd’hui ?
Quand nous leur demandons, ils nous répondent que c’est principalement à cause de la très grave crise économique que traverse leur pays.
Quand s’acheter un paquet de pâte devient hors de vos moyens, quand vous ne pouvez plus payer de médicaments pour vous soigner, vous ou vos proches, c’est plus ou moins le moment où vous vous posez la question de tout quitter pour aller survivre ailleurs.
Pourquoi cette crise économique ?
Certains vous diront que c’est la faute à l’incurie, l’incompétence et la corruption des gouvernements de Hugo Chavez et Nicolas Maduro.
D’autres que c’est l’embargo économique mené par les USA qui étouffe complètement le pays, un embargo économique justifié par les USA comme mesure de sanction contre le gouvernement de Maduro.
C’est une bonne idée ça, le peuple est déjà dans la mouise, on va les mettre encore un peu plus en difficulté, ça va bien les aider et puis il parait que c’est assez efficace pour que le peuple affamé renverse lui même le gouvernement, même pas besoin de sortir les marines !
Je me pose aussi la question, pourquoi diable les USA ou également la Russie, la Chine s’intéressent-ils autant au Venezuela ?
Est ce parce qu’ils sont très friands d’arepas ?
Ou parce que le sous sol du Venezuela renferme une des plus grande réserve de pétrole au monde ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9serves_de_p%C3%A9trole_au_Venezuela
Quand nous en discutons avec les intéressés, en tout cas la partie des Vénézuéliens qui a décidé de se faire 5000 km en stop avec une paire de crocs et une couverture à la recherche d’une vie meilleure, ils nous disent en majorité que c’est leur gouvernement qui ne sait pas gérer le pays et qui est responsable de la crise.
La vérité, comme souvent quand la réalité est rude et que les débats sont enflammés, doit traîner quelque part entre tout cela.
J’ai envie de vous parler un peu plus d’eux, les Vénézuéliens sur la route dont il faudrait se méfier.
Allez, montez avec nous sur le porte bagage !
Avec les vélos, nous passons partout, dans les centres historiques et les quartiers branchés, dans les banlieues misérables, les campagnes, les déserts.
Nous avons rencontrés et discuté avec beaucoup de migrants vénézuéliens, réellement des dizaines.
Cela a commencé en Colombie à Cartagena, la perle des caraïbes où j’ai débarqué en mars 2019.
De nombreux Vénézuéliens, souvent de jeunes hommes, marchent dans la ville avec une glacière en polystyrène et des boissons qu’ils revendent. Ils font ça toute la journée pour vivre.
C’est un endroit où la concentration de migrants était une des plus élevées, mais pour autant je n’ai pas vu beaucoup de scènes de tensions entre les Colombiens et les Vénézuéliens.
Une jeune femme m’a dit un jour que d’après elle, c’est parce qu’il n’y a pas longtemps c’était l’inverse, les Colombiens fuyaient la guerre civile en nombre et allaient se réfugier au Venezuela et les gens n’ont pas la mémoire trop courte.
J’ai passé une soirée avec deux vendeurs et une Colombienne de la ville qui souhaitait me faire visiter Cartagena. Ils étaient sympathiques, ouverts, curieux, il sont simplement partis à la recherche d’une vie meilleure.
A Santa Marta, plus à l’est sur la côte caraïbe colombienne, j’ai assisté à une scène de violence entre un Vénézuélien et les patrons d’un bar. L’homme arpente la ville et ramasse les bouteilles vides consignées pour vivre. Il va jusqu’à collecter les bouteilles directement sur les tables de la terrasse du bar et la gérante lui fait remarquer que cela lui plait moyennement. L’homme réagit violemment et l’insulte, l’altercation s’envenime, il brise une bouteille et la menace. C’est là que ça part en cacahuète et que s’interpose le mari et des passants, mais c’est une autre histoire (je vous rassure ça fini plutôt bien).
En fait je crois que c’est la seule et unique scène violente de la part d’un Vénézuélien que j’ai vu de tout notre voyage.
Une grande partie des Vénézuéliens qui quittent leur pays, s’arrêtent chez leurs voisins en Colombie.
A Cartagena, Barranquilla, Bucaramanga, Bogotá, Medellín ou Cali, ils s’installent où ils peuvent, avec le contact de quelqu’un de la famille ou d’amis et prennent des petits jobs informels pour recommencer une nouvelle vie.
Barrancabermeja est une ville située au centre de la Colombie dans la plaine du fleuve Magdalena, parfaite pour travailler sa prononciation en espagnol.
Il y a dans ses alentours marécageux une production pétrolière assez importante.
Sur la route 45, devant une station service poussiéreuse, je rencontre Juan, il fait du stop vers l’Equateur et il veut passer chez des amis à Medellín sur le chemin. On discute un peu, je l’aide a appeler ses amis via Whatsapp car il n’a plus de crédit. Il est très jovial, il veut absolument que je fasse une photo de lui avec les derricks en arrière plan, il trouve que c’est stylé.
Le soir de cette même journée, je cherche à camper à proximité d’une station service, en amont d’une barrière de péage. La région n’est pas très peuplée, il y a de la distance entre chaque village et comme quasiment toujours en Colombie la route est continuellement bordée de clôtures infranchissables.
Edwin est à la pompe, pas de problème, tu peux monter ta tente à l’arrière, il y a de l’herbe derrière les sanitaires. Et même des manguiers d’ailleurs !
Le soir tombe, peu après mon arrivée une femme d’une trentaine d’année descend d’un camion avec 2 ados et 2 jeunes garçons. Ils font du stop vers le sud, le routier va dormir ici dans sa cabine cette nuit.
Ils viennent du Venezuela, cela fait déjà quelques jours qu’ils sont sur la route, la fatigue se sent, ils montent des hamacs et mettent leurs couvertures sur le béton à même le sol, sous le préau d’un petit bâtiment en briques désaffecté derrière la station, un peu en forme de paillote.
Il n’ont pas à manger, il n’y a que des sodas et des chips à la caisse de la station service.
Les garçons sont très curieux de mon attirail. Je n’ai pas beaucoup de réserves ce soir là, juste un paquet de pâtes de 500g et un peu d’ail. Je sors mon réchaud et m’installe avec eux pour cuire et leur offrir les pâtes. Ça fait une petite portion pour chacun d’entre nous, en plus des mangues.
La maman a besoin de Whatsapp pour envoyer des nouvelles, des messages audio à sa famille et des photos. Elle a beaucoup de tristesse dans le regard et ne parle pas beaucoup.
Dans la nuit, il y a un orage très violent, heureusement tout le monde est abrité. Le fond de ma tente flotte littéralement dans l’eau qui s’accumule sur le sol. Un test d’étanchéité d’ailleurs passé avec succès.
Au petit matin, les garçons viennent voir le matériel de camping et regardent sans en perdre une miette le remballage. Ils repartent tôt avec le routier colombien.
Beaucoup de migrants restent en Colombie mais beaucoup également souhaitent faire route plus au sud vers l’Equateur et le Pérou, notamment à Lima où il y a, parait il, plus de boulot.
Je les retrouve en grand nombre au sud de la Colombie, sur la route panaméricaine (avant cela je suis allé me perdre dans les petites routes de montagne autour de Medellín et dans les villages de la vallée du Cauca près de Cali).
Dès la ville de Popayan et en allant vers le sud, la panaméricaine est l’unique route conséquente qui va vers l’Equateur.
Je croise beaucoup de groupes de Vénézuéliens qui font du stop. Ils sont en majorité jeunes, souvent des groupes d’une petite dizaine voyageant ensemble. Des femmes et des hommes, plus souvent des groupes de jeunes hommes. Je ne croise pas beaucoup de familles sur cette portion.
A chaque fois c’est l’occasion de faire une pause pour moi, beaucoup d’entre eux me demandent si je fume des cigarettes et / ou du cannabis. Ils font la méthode nature de creuser une pomme pour en faire une pipe.
Je ne fume quasiment pas, à de rares occasions en soirée ou quand quelqu’un me propose devant un beau paysage. Sur la panaméricaine, je change un peu mes habitudes et j’achète des cigarettes que je partage avec eux.
Ce genre de scène se répète au moins à 5 ou 6 reprises.
Jamais ces groupes de jeunes hommes n’ont eu de comportement mauvais ou menaçant envers moi, jamais.
Je vous précise que je suis à ce moment seul sur la route, au milieu de nulle part, bien souvent dans cette région accidentée, à 6 km/h dans une côte sur mon vélo chargé de 50 kg et évidemment sans défense, encore moins contre un groupe de jeunes hommes dans la force de l’age.
Une fois, dans un groupe de jeunes un peu plus mixte, un des gars essaye le vélo dans la côte pour se rendre compte du poids.
Une autre fois avec un groupe de jeunes hommes, on rigole bien et on fait le pari de qui arrivera au prochain village en premier (c’est encore à 50km). C’est le milieu d’après-midi. Le soir, j’approche enfin de ce village, dans la dernière côte de la journée et ils me doublent tous perchés sur la remorque d’un long camion en me lançant de grands cris d’encouragement.
A la frontière Colombie – Equateur, au sud de San Juan de Pasto dans le département de Nariño, il y a des tentes de la croix rouge et des médecins qui font des visites médicales gratuites aux migrants.
Je suis le seul gringo dans la queue, on attend presque 2h pour présenter nos papiers aux douaniers, il y a exclusivement des Vénézuéliens, les gens gardent la bonne humeur.
C’est d’ailleurs assez impressionnant, ces gens qui ont le sourire et qui blaguent alors qu’ils ont tout perdu dans la crise, qu’ils ont pour la plupart les poches vides, à plusieurs milliers de kilomètres de chez eux, et qu’il reste encore quelques autres milliers de kilomètres avant Lima ou Santiago où ils vont certainement redémarrer une vie de zéro.
Ils râlent juste un peu du froid car dans ce coin ça monte en altitude et la doudoune ou le coupe vent peuvent se faire désirer. Ils mélangent crocs et bonnet.
On prend des photos à la frontière, l’Equateur est plutôt ouvert, personne ne reste coincé. Nous avons entendu plus tard, je crois en juillet, qu’il y a eu une période de fermeture, cela a du être terrible là bas.
Début mai, j’ai laissé le vélo au nord de l’Equateur et je suis descendu en bus jusqu’en Argentine pour retrouver Irina, tout juste de retour des Balkans et de Turquie. J’ai traversé l’Equateur, le Pérou et le nord du Chili pour passer en Argentine. Plus de 100 heures de bus.
Je passe une nuit blanche dans le terminal sud de Quito, il est rempli de migrants Vénézuéliens.
Dans le premier bus, de Quito à la frontière péruvienne, tous les passagers sont Vénézuéliens, ceux qui ont suffisamment d’argent font le voyage en bus.
Je traverse la frontière vers le Pérou à pied avec un migrant, à cette frontière, il faut marcher longtemps le long de la panaméricaine avant d’atteindre la douane, les péruviens profitent de la situation pour improviser des service de taxi et arnaquer les migrants.
A l’autre bout du pays, à la frontière Pérou – Chili à Tacna, c’est la même histoire.
La région est très désertique, très aride, il faut aussi des taxis collectifs pour passer la douane Chilienne et atteindre la première ville, Arica.
Ici le chauffeur que je rencontre, sur un grand parking à la sortie du terminal de bus est honnête et ne cherche pas à faire d’arnaque, avec lui nous sommes 6 dans sa voiture, si je me souviens bien c’est une longue berline style Mercedes, un modèle des années 90.
3 jeunes hommes, une jeune femme et son petit garçon d’environ 7 ans, tous du Venezuela, ils ont pour projet d’atteindre Santiago.
Il y a une cinquantaine de kilomètres à parcourir dans le désert avec à mi chemin la douane Chilienne. Le Chili a la réputation d’être beaucoup plus fermé que ses voisins pour l’accueil des migrants. Les jeunes hommes disent qu’ils ont entendu que les douaniers exigent parfois de montrer que l’on a sur soi l’équivalent de 500$ en cash pour pouvoir passer, évidemment aucun de nous n’a cette somme.
La voiture file dans le désert, l’ambiance est pesante, tous ont peur. La douane est très moderne, cela fait comme un large péage avec les cabines des douaniers, il y a un énorme drapeau chilien qui flotte derrière dans le ciel bleu. Le chauffeur nous laisse descendre avec nos affaires.
« Vous me retrouvez de l’autre coté, si vous ne passez pas, je n’attends pas »
Il y a pas mal de monde, la file se divise, la jeune femme et son petit garçon sont devant moi. Le douanier regarde longuement ses papiers, puis finalement la laisse passer.
Pour moi, il révise à peine le passeport puis le tamponne. Il faut ensuite passer les contrôles aux rayons X.
Sur une autre file, 2 des 3 hommes ne sont pas acceptés et restent bloqués du coté péruvien.
Quand nous retrouvons le chauffeur devant sa voiture, nous ne sommes plus que 4.
La jeune femme pleure, d’émotion et de soulagement d’être passée avec son garçon, je me souviens que nous nous serrons dans les bras.
Elle va retrouver son compagnon, parti du Venezuela et installé à Santiago depuis plusieurs mois déjà.
Je peux vous parler aussi d’Israel, rencontré avec Irina sur la plage de Manta, le plus grand port de pêche spécialisé dans le thon sur la côte pacifique de l’Equateur.
Nous avons bivouaqué là avec d’autres amis cyclistes de Colombie et des auto stoppeurs argentins.
Il y a une esplanade et une grande plage de sable avec beaucoup de locaux en balade dès les premières lueurs du jour.
Israel est vénézuélien, il vend des bières sur la plage pour s’en sortir
La nuit il dort sous une espèce de cahute minuscule sur le sable, nous discutons avec lui.
Au Venezuela, il était ingénieur avant la crise.
Plus au sud, à proximité de Guayaquil, nous montons la tente à l’arrière d’un péage, nous avons passé une sale fin de journée à sortir de la ville et à rouler sur le bas coté le long d’une route au fort trafic et sans bande d’arrêt d’urgence. Il fait très chaud, la zone est marécageuse et infestée de moustiques.
Il y a une petite boutique au péage qui vend des snacks et des glaces aux automobilistes et routiers qui font une pause. Nous y rencontrons Ruben.
Cela fait quelques temps qu’il est ici, il faisait du stop, sans savoir où aller, depuis le Venezuela vers le sud.
Il a sympathisé avec les patrons qui l’ont invité à se reposer ici et puis lui on dit qu’il pouvait rester travailler.
Avant il tenait sa propre boucherie, il nous parle avec nostalgie de son ancien métier.
A cause de la crise, les médicaments sont devenus extrêmement chers au Venezuela, sa mère est diabétique et elle a besoin d’insuline. Il est parti en laissant sa famille là bas pour trouver du travail et gagner de l’argent à envoyer à sa mère afin qu’elle puisse payer ses médicaments.
Quand nous sommes arrivés dans la boutique, il nous a offert le café, sur ses économies. Il voulait absolument nous faire ce cadeau.
Dans le nord du Pérou, à la sortie de Piura, au bord du désert de Sechura, nous rencontrons un groupe de Vénézuéliens avec leur enfants, ils font du stop et ils n’ont plus rien à boire, nous leur filtrons de l’eau de nos réserves. Une des jeunes femmes a un master en gestion d’entreprise (j’en parle un peu plus dans cet article).
Un peu plus au sud, cette fois ci au beau milieu du désert de Sechura, nous rencontrons 3 jeunes, perchés sur une remorque, le routier qui les a pris en stop fait une pause dans un relais. L’un d’eux insiste pour nous offrir un pack complet de galettes sucrées goût menthe et fraise, ce sont des galettes que d’habitude ils essayent de vendre en chemin pour se faire un peu de monnaie. Il refuse catégoriquement que nous lui laissions de l’argent.
A Cuzco, nous revenons d’une excursion en dehors de la ville et nous marchons pour rejoindre l’auberge où nous avons posé les affaires. C’est un quartier animé, jouxtant le centre historique. Nous traversons la rue, il y a un grand restaurant qui fait pollería (plats à base de poulet frit ou rôti) principalement fréquenté par les cuzcenos.
Un jeune homme élancé est à la porte pour rabattre les clients potentiels.
A ce moment, nous sommes à la recherche de restaurants où faire de la musique, il nous dit que le patron est ouvert et nous conseille de revenir le soir.
Ce que nous faisons et effectivement nous pouvons jouer.
Ils sont deux à venir du Venezuela et à faire le service, lui et une jeune femme. Nous jouons quelques chansons, ils ont le sourire, nous encouragent et nous laissent une pièce.
Je vais m’arrêter là, j’espère que cela suffit.
Alors … que dire aux personnes qui nous mettent en garde contre les migrants vénézuéliens ?
Que dire aux personnes qui disent que les Vénézuéliens viennent voler le pain des (cochez l’option qui vous convient) Colombiens, Équatoriens, Péruviens, Chiliens, … ?
Peut-être leur dire de baisser un peu le volume de la télé et de remonter celui de leur cœur ?
Ah oui, j’oubliais, si vous voulez vous pouvez aussi remplacer l’adjectif « vénézuélien » par « syrien », « érythréen », « soudanais », « afghan », … je crois que cela marche exactement pareil.
Et si vous me le permettez, je vais vous donner un bon conseil moi aussi, pour que cela se passe bien pour vous sur la route : faites attention, soyez prudents, méfiez vous des gens qui se méfient des migrants.