L’eau c’est la vie ! La potabiliser et la gérer en voyage à vélo

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En voyage à vélo, je crois que l’eau est la chose la plus importante.

On en consomme en permanence et en quantité, on y pense presque toujours dans un petit coin de la tête.

Bien s’hydrater

Cela peut paraître un peu bateau, mais bien vous hydrater peut vous éviter de GROS ennuis en voyage à vélo.

Votre corps est sollicité de longues heures, jours après jours sur la selle et il a besoin de beaucoup d’eau.

Pour moi c’est une protection primordiale pour éviter la tendinite, et une tendinite cela peut rimer purement et simplement avec la fin de votre voyage.

Boire régulièrement par petites gorgées tout au long de la journée, bien boire en se réveillant le matin, bien boire à la fin de l’effort le soir avant d’installer le bivouac.

Cela va aussi vous protéger des infections urinaires.

Où trouver de l’eau ?

Sur la route, pour peu que vous n’êtes pas au milieu du désert, vous trouverez presque partout des épiceries et magasins qui vendent de l’eau en bouteille.

Le hic c’est que cela représente une dépense conséquente et surtout une quantité de déchets plastiques faramineuse.

Nous n’achetons donc presque jamais d’eau en bouteille.

Comment fait-on du coup ?

Nous demandons de l’eau sur notre chemin.

Parfois elle est disponible en libre service, dans les sanitaires d’une station-service par exemple.

Souvent, nous demandons simplement : dans un café, un restaurant, un commerce, une ferme, une maison, … tout ce qui peut se présenter sur la route.

Personne ne vous fera payer pour quelques litres d’eau de puit, de pluie ou du réseau.

En montagne, quand on s’enfonce dans la nature, on peut trouver également des sources ou des torrents qui présentent un bon débit et une eau claire.

La qualité de l’eau

Dans les pays « riches », trouver de l’eau potable ne pose aucun problème, il suffit d’ouvrir le robinet, on fait même caca dedans dans nos toilettes.

Cette chance n’étant pas partagée par toute l’humanité, dans de nombreuses régions il n’y a pas de réseau d’eau potable.

Les habitants ont leur propre puit, récupèrent de l’eau de pluie, ou sont ravitaillés par des camions citernes qui font des tournées.

Parfois il y a quand même un réseau d’eau public, mais la potabilité n’est pas garantie.

Il y a deux types de contamination à distinguer :

  • une contamination biologique : je crois que la grande majorité des problèmes que vous pouvez avoir résultera de la présence de bactéries pathogènes. Le risque d’être contaminé par un virus à travers l’eau est beaucoup plus faible.
  • une contamination chimique ou par des métaux : à cause de rejets industriels, agricoles ou miniers par exemple.

Certains voyageurs, font l’économie de la filtration, arguant que l’organisme s’y fait à la longue et qu’on devient au final plus « robuste ». C’est certainement vrai en partie.

Mais en comparant les déconvenues d’une infection grave et le petit effort de filtrer son eau, je crois sincèrement que ça ne vaut pas la peine de jouer à cela.

Potabiliser

Vous l’avez compris, si vous ne voulez pas boire d’eau en bouteille, il va falloir potabiliser l’eau que vous trouvez en chemin.

La première chose, c’est de se procurer l’eau la plus sûre possible, celle qu’utilisent déjà les locaux.

Là l’idée c’est juste de limiter le risque de pollution chimique, en gros si vous avez le choix entre demander de l’eau chez les gens ou vous servir dans une rivière en plaine, demandez aux gens.

Ensuite il faut la purifier.

Dans de nombreux foyer, les gens la font bouillir pour tuer les germes qu’elle pourrait contenir.

Cela est efficace contre une contamination biologique mais en voyage ce n’est pas très pratique de sortir votre réchaud et attendre que l’eau refroidisse dès que vous voulez boire un coup.

Autre option plus commode, les pastilles à base de chlore à dissoudre dans l’eau, type Micropur (le même produit se trouve aussi sous forme liquide). Cette solution va neutraliser les bactéries et les virus. Le soucis c’est qu’il faut du stock et qu’il faut toujours bien doser pour ne pas que votre eau ait le petit goût « j’ai bu la tasse à la piscine ».

Nous en avions un peu en réserve en cas de pépin mais nous ne les avons jamais utilisées.

Nous utilisions tout le temps un filtre Sawyer Care Plus associé à une poche à eau Trek 500 2L décathlon.

Ce genre de filtre est uniquement une barrière physique.

Les bactéries et protozoaires sont retenus par la membrane du filtre qui a une maille de 0,1 micron.

Les virus peuvent passer mais comme dit avant ce n’est pas franchement le risque majeur dans l’eau.

Alors voici la méthode que nous avons répété des centaines de fois :

  • remplir une ou deux poches à eau de 2 litres chez de généreux bienfaiteurs
  • accrocher la poche à eau en hauteur grâce à une cordelette et un superbe nœud de cabestan gansé (parfait aussi pour accrocher votre fil à linge ou même briller en société lors d’un dîner mondain)
  • enlever l’embout du tube de la poche à eau et mettre le filtre à la place
  • laisser faire la gravité !

Tips bonus :

  • comme les poches à eau font 2 litres ou plus, si vous utilisez vos petites gourdes pour récupérer l’eau filtrée vous allez toujours oublier et les laisser déborder, mettez un gros bidon à la place !
  • s’il n’y a nulle part ou accrocher la poche à eau en hauteur, votre guidon de vélo fera l’affaire !
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Filtration en cours …

Gérer le stock

La plupart du temps ce n’est pas un gros problème car on trouve régulièrement des habitations sur le chemin. Il ne sert donc à rien de se surcharger en eau puisqu’on en trouvera plus loin.

Mais dans certaines régions peu habités, il y a parfois de la distance entre deux villages.

Il est très important de bien gérer ses réserves à la journée et de se renseigner sur la présence de points d’eau en route.

Les locaux sont en général au courant, bien que parfois s’ils se baladent rarement à vélo, ils ne sont pas très au fait des distances.

L’application de cartographie OsmAnd  (basée sur les données libres OpenStreetMap) dispose d’infos sur les points d’eau, iOverlander peut aussi vous aider à vous assurer d’en trouver sur votre chemin.

Par exemple sur le salar d’Uyuni, le plus grand désert de sel au monde, il existe une île au milieu visitée par les tours organisés et qui dispose d’une réserve d’eau, pratique !

Quand les points de ravitaillement sont trop éloignés, il faut porter beaucoup d’eau.

Heureusement c’est assez rare.

Le plus gros chargement que nous ayons eu à trimbaler, c’était 2 jours d’eau pour passer un col entre le Chili et l’Argentine au niveau du désert d’Atacama car l’eau des lacs et ruisseaux est trop chargée par le soufre des volcans.

Quand il fait VRAIMENT chaud

Voici une super boisson à consommer sans modération pour se réhydrater sous le cagnard colombien :

L’agua panela :

  • de l’eau
  • de la panela (la panela est une espèce de pâte plus ou moins dure faite à base de jus de cane à sucre cuît à haute température)
  • du citron vert pressé
  • un peu de bicarbonate de soude alimentaire

On secouuuuue.

A votre santé !!

hacecalor
¡Hace caloooor!

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